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qu’on m’impute. Adieu, adieu, je vous embrasse tous. Lyon, 16 juillet 1793, à trois heures après midi. Signé : Chalier, l’ami de l’Humanité.

Je te salue, ami Rehaudin !

Je vais mourir pour la cause de la Liberté.

Je te salue, ami Soulès !

Je vais verser mon sang pour la cause de l’Humanité.

Je te salue, ami Marteau !

Je vais mourir pour satisfaire à l’envie des ennemis de la justice. — Je te recommande la bonne Pie. Ne pleure pas ainsi qu’elle sur moi, mais sur les maux qui vont peut-être t’accabler. Salue ta sœur pour moi, salue tous mes amis, Monteaud, Demichel et autres.

Je te salue, bonne femme Pie. Adieu, rappelle-toi celui qui fut toujours l’ami de l’Humanité.

Ma justification est dans le sein de l’Éternel, dans toi, dans tous nos amis, dans ceux de la Liberté. Embrasse Bertrand fils pour moi. Je l’invite à ne pas t’abandonner et à faire tout… — Mes frères aussi infortunés (surtout François) que tu peux l’être. — Ne t’afflige pas. Porte à la citoyenne Corbet un billet de cent livres que je lui envoie par toi pour souvenir. Son mari était si bon et si vrai patriote ! Salue et embrasse tous nos amis, tous ceux qui se rappelleront de moi. Dis-leur que je les aime, comme l’Humanité entière.

Adieu, salut, salut ! Je vais me reposer dans le sein de l’Éternel. — Lyon, 16 juillet 1793, à quatre heures du soir. Signé : Chalier. (Archives de la Préfecture de la Seine, reg. 34 du Conseil général, 25 décembre 1793.)