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CHAPITRE VII

MODÉRATION DES RORESPIERRISTES À LYON (OCTOBRE 1793).


Robespierre terrorise par Saint-Just, 10 octobre, pendant qu’il pacifie par Couthon, 8-20 octobre.


Rappelons-nous les précédents de Robespierre.

Juge d’Église à Arras avant 1789, la nécessité malheureuse où il fut de condamner un homme à mort le décida à donner sa démission.

Son rôle à la Constituante fut celui d’un sévère et ardent philanthrope, poursuivant par tous les moyens, et même aux dépens de son cœur, le progrès de l’humanité. Il refusa la place d’accusateur public.

Il était né ému, craintif et défiant, colérique (de la colère pâle). Saint-Just le lui reprochait, lui disant : « Calme-toi ; l’empire est aux flegmatiques. »

Les trahisons et les disputes, la guerre à coups d’aiguille que lui fît la Gironde, avaient prodigieusement aigri son cœur. La fatalité déplorable qui l’obligea, pour annuler les Girondins et les enragés, de s’associer aux hébertistes, de puiser dans ce