Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/521

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’armée du Nord ; on plaisantait de son courage. Il satisfît ses rancunes et suivit d’ailleurs l’idéal d’unité gouvernementale, automatique et mécanique qu’il avait naturellement dans l’esprit.

La loi nouvelle en trois choses était un bienfait : 1° elle créait le Bulletin des Lois, en assurait la promulgation, la connaissance universelle ; 2° elle resserrait les autorités diverses dans leurs limites naturelles ; 3° elle supprimait les administrations départementales, aristocratie bourgeoise, d’esprit girondin, qui s’était montrée infiniment dangereuse pour la liberté.

Cette loi voulait la chose que toute la France voulait : créer l’unité d’action, supprimer les petits tyrans.

Les représentants en mission ne correspondent plus avec l’Assemblée, mais avec son Comité de salut public.

Les comités de sections, de communes, ne correspondent plus qu’avec son Comité de sûreté générale.

Pour que les deux mots indiqués ne fussent pas un mensonge, il fallait qu’en effet la Convention pût appeler siens les deux comités.

C’est-à-dire qu’ils fussent renouvelés, en tout ou partie, à époque fixe, et renouvelés de droit, par la force de la loi, non par le vote éventuel d’une Assemblée ou terrorisée, ou quasi déserte.

C’est ce que la loi se garde bien d’exiger. Et là est son crime. De temps à autre, ces rois (j’appelle ainsi les comités) viendront dire, ayant derrière eux les