Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/531

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lutionnaires, inquisition tantôt haineuse, tantôt inintelligente, qui ne savait rien qu’encombrer les prisons d’hommes enlevés au hasard. Il ne s’agissait pas de supprimer la Terreur, mais de la rendre efficace en dirigeant mieux ses coups.

Ces comités rendaient d’incontestables services en levant les réquisitions, les taxes révolutionnaires. Cambon demandait seulement qu’ils en rendissent compte. Chaumette demandait seulement qu’à Paris du moins ils motivassent les arrestations.

Robespierre couvrit ces comités de sa protection, sous l’un et l’autre rapport. Ils furent censés rendre compte au Comité de sûreté générale, compte secret, illusoire ; on n’osa jamais l’exiger.

Qu’arriverait-il pourtant si l’on laissait subsister ce fédéralisme effroyable de quarante mille comités qui ne répondait de rien ? Que la France, désespérée de la tyrannie locale, se réfugierait bientôt dans la tyrannie centrale, je veux dire sous la dictature de ce dieu sauveur, que prédisait, en août, un prophète jacobin.

L’association jacobine, qui remplissait ces comités, l’association ecclésiastique, parties de deux points opposés, allaient se trouver face à face, réunies au même point : la dictature de Robespierre.

Le 23, Chaumette agit intrépidement. Il obtint de la Commune : 1° l’organisation immédiate des secours, logement, nourriture, vêtement des pauvres, par taxes levées sur les riches ; 2° la répression