Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/59

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Maillard, étant membre du Département, aurait dû, dans un tel jour, ne pas abandonner son poste. Exaspéré de cette modération, il sortit de l’assemblée, ceignit son écharpe, comme s’il eût été en péril et qu’il eût eu besoin de se couvrir de ses insignes ; on le vit reparaître en haut dans une tribune, et de là, furieux, il dit au président (en vrai juge de septembre) « qu’il le ferait arrêter ».

Ces fureurs ne réussirent pas. Le Département, où Lhuillier (c’est-à-dire Robespierre) avait la grande influence, rendit un règlement fort sage pour assurer la police des sections. On devait y entrer sans armes ni bâtons, et donner par écrit, à la porte, ses nom, surnoms, profession.

Plusieurs sections comprirent qu’elles pouvaient, contre l’Évêché, les Cordeliers et les hommes de Septembre, s’appuyer des Jacobins.

La section du Mont-Blanc (Chaussée-d’Antin) prit Lhuillier pour vice-président, et, forte de ce patronage, elle ne fît nullement attention aux invitations de l’Évêché, qui la priait de lui envoyer des commissaires ; elle passa sèchement à l’ordre du jour.

La répulsion des sections pour l’Évêché fut plus claire encore quand (le 28 et le 29) elles rejetèrent trois de ses hommes que la Commune présentait comme candidats au conseil général.

Les sections jacobines (Bonconseil par exemple) ne voulaient voir dans l’Évêché qu’un simple club, rien de plus. Sa prétention était bien autre ; il se croyait un corps constitué, représentant et fondé de