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magistrats de Paris, dépendant de la Convention Ils rentrent comme peuple souverain.

Cette souveraineté fut, sur-le-champ, mise à l’épreuve. La Convention mande le maire. Que fera-t-on ? Varlet et les plus violents ne voulaient pas qu’on obéît ; ils prétendaient que le maire fût consigné, comme le fut Pétion pendant le combat du 10 août. D’autres plus sages (Dobsent en tête, d’accord avec la Commune) pensèrent que rien après tout n’était organisé encore, qu’on ne savait pas seulement si le nouveau commandant serait reconnu de la garde nationale ; ils décidèrent qu’on obéirait, et que Pache irait rendre compte à la Convention.

Tel fut le premier dissentiment. Le second fut la question de savoir si on tirerait le canon d’alarme. Depuis les jours de septembre, ce canon était resté l’horreur de la population parisienne ; une panique terrible pouvait avoir lieu dans Paris, des scènes incalculables de peur et de peur furieuse. Il y avait peine de mort pour quiconque le tirerait. Les violents de l’Évèché, Henriot, en donnaient l’ordre. Ici encore la Commune décida contre eux qu’on obéirait à la loi, et qu’il ne fût point tiré. Chaumette donna même l’ordre qu’on fît taire le beffroi de l’Hôtel de Ville, que les autres s’étaient mis à sonner sans permission.

Tout le jour, la Commune flotta ainsi, comme une mer dans l’orage, des modérés aux furieux. Le comité révolutionnaire (en grande partie maratiste) et le conseil général (généralement jacobin) don-