Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/141

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distribués par le maître. Et la chose eût duré encore, si on ne l’eût embarrassé lui-même par la question de savoir si, en attaquant le gouvernement anglais, on devait attaquer le peuple qui aidait ce gouvernement. Robespierre dit non d’abord, et oui le surlendemain (9 et 11 pluviôse).

L’impitoyable Camille, le saisissant juste ici, lui jeta avec respect deux lourdes calottes de plomb : ennuyeux et brissotin.

« Parlons un peu des vices du gouvernement britannique. » — « Qu’est-ce que tout ce verbiage ? dit brutalement l’autre interlocuteur. Cette vieille question des deux gouvernements a été tranchée au 10 août. »

« Robespierre, sans s’en douter, reprend le rôle de Brissot, qui nationalisait la guerre. Pitt a dû rire en voyant cet homme, qui l’appelle imbécile, s’y prendre si bien pour le raffermir, pour démentir Fox et l’opposition anglaise. »

Ces mots si forts expliquaient le vrai sens de l’épia graphe mise en tête, épigraphe édulcorée dans la traduction de Camille par un reste de respect, mais bien plus claire en latin. La voici sans ménagement : « Ne pas voir ce que les temps exigent, se répandre en vaines paroles, se mettre toujours en avant sans s’inquiéter de ceux avec qui l’on est, cela s’appelle être un sot… Avec l’intention bien bonne, Caton perd la République ; il ne voit pas que nous sommes dans la boue de Romulus, et disserte comme il ferait dans la cité de Platon ». (Cicéron.)

Le libraire de Desmoulins, Desenne, recula d’hor-