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CHAPITRE IV

CAMBON MENACÉ. — ASSIGNATS. — BIENS NATIONAUX (16 AVRIL 1794).


Haine de Robespierre et de Saint-Just pour Cambon. — Accusations publiques contre lui. — Ce qu’il eût pu répondre. — Difficulté insurmontable de la situation.


La dictature qui se faisait d’elle-même et fatalement pouvait-elle s’arrêter dans la proscription ? Elle l’eût voulu en vain. Elle était menée, poussée par la force des choses à proscrire et les rois déchus, j’appelle ainsi les représentants revenus des missions de 1793, et tôt ou tard les rois régnants, j’appelle ainsi le roi des Finances, le roi de la Guerre, Cambon et Carnot.

Celui-ci, qui, par la suppression du ministère de la guerre, avait désormais endossé la responsabilité complète, allait être seul accusé en cas de revers. Robespierre se fit une loi de ne jamais signer une seule pièce de la Guerre, tandis qu’à chaque instant ses actes, ceux de Saint-Just et Couthon recevaient de Carnot la signature de complaisance qu’on ne se refusait pas entre collègues. Il se tint, par cette réserve, en état de pouvoir toujours l’accuser, pour toute