Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/357

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avait pas de séance aux Jacobins, et il ne pouvait rien faire de ce côté. Il alla au Comité de salut public, intima d’arrêter tout. Le Comité s’obstinait à ne pas vouloir comprendre, à soutenir que l’affaire n’avait nul intérêt pour lui, à demander comment, la chose une fois lancée, on pouvait arrêter le cours de la justice. Sans s’arrêter à ces raisons, il donna ordre qu’on fît venir Fouquier-Tinville. Lui venu et eux présents, il lui ordonna, en leur nom, exactement le contraire de ce qu’ils voulaient, et ils n’osèrent souffler mot.

Ce n’est pas tout. Il exigea que Fouquier lui remît les pièces, les prit, les emporta chez lui.

Fouquier, du Comité de salut public, alla au Comité de sûreté et dit : « Il ne veut pas. »

Le grand mot : Je veux était rétabli, et la monarchie existait .

Ce fut une grande consolation pour les comités que la chose se posât ainsi solennellement.

Désormais, à toute occasion, ils avaient un mot terrible : « Il le veut, il ne le veut pas. »

Ce qui leur restait, c’était de battre le tambour, de bien faire retentir cette suppression de la justice. Le Comité de sûreté dit partout qu’il poursuivrait l’accusateur public pour avoir lâché de ses mains des pièces si importantes.

"Vadier fit la chose hardie de poursuivre Robespierre de son rapport, même aux Jacobins. Il comptait là sur la masse des Jacobins opposants qui avaient porté Fouché à la présidence. Cependant