Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/406

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lui donner action sur ces tous jeunes militaires ; il ne pouvait manquer de leur communiquer quelque chose de son fanatisme pour Robespierre, fanatisme ardent, sincère, d’autant plus contagieux. Il y avait à parier, en cas de collision, que la garde nationale se diviserait, mais que l’École de Mars mettrait du côté de Robespierre le poids de son enthousiasme et de ses trois mille baïonnettes. Étrange situation ! la décision du grand coup qui allait trancher la chose pouvait, comme en juin 1848, se trouver aux mains des enfants !

Les comités, contre ces forces, n’étaient pas même sûrs de la police du Comité de sûreté, dont le chef Héron était entièrement aux ordres de Robespierre.

L’ordre légal et le pouvoir de présenter des décrets, c’est tout ce qu’ils avaient en mains. Ils ne pouvaient comploter qu’à la tribune et dans l’opinion.

Ils firent quatre choses d’une décision vraiment vigoureuse, hardie :

1° Vadier proposa, l’Assemblée vota qu’avant deux mois tout laboureur, tout artisan sortirait de prison, et de plus les détenus d’avant la loi de Prairial. Ce mot établissait bien que la loi robespierriste était le cachet de mort qui maintenant fermait les prisons, qu’elle seule y avait mis l’inscription : « Plus d’espérance. » La Terreur se trouvait nommée du nom même de Robespierre.

2° Ils déclarèrent supprimé, réuni à la police du