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tionnaires de sections, parfaitement Jacobins et robespierristes, fonctionnaires salariés, vrais rois de Paris, ayant tout à perdre au changement. Depuis plus de six mois, ces comités ne se recrutaient plus par l’élection ; les membres qui manquaient étaient nommés (contrairement à la loi) par le Comité de salut public, ou plutôt par le triumvirat robespierriste. On comptait si bien sur eux que, vers la fin de messidor, à l’approche de la crise, Payan les avait convoqués à la Commune, redoutable convocation qui sentait son 31 mai. Le Comité de salut public hasarda d’interdire la réunion.

Quant à la grande société jacobine, on a vu le soir du 8 la scène qui s’y passa, l’enthousiasme, les larmes, les protestations, les serments. Si tout cela est quelque chose en ce monde, Robespierre devait y compter.

Des comités révolutionnaires, très peu vinrent. Ils étaient fonctionnaires et craignaient sans doute de perdre leurs places.

La société jacobine se ménagea plus qu’on n’eût cru. Elle essaya d’établir sa correspondance avec les sections et n’y parvint pas[1]. Elle envoya de deux heures en deux heures des députations à la Commune, mais n’y alla pas en corps. Cette démarche décisive, solennelle, qui eût entraîné peut-être les sections, fut attendue, désirée toute la nuit par la Commune.

  1. Procès-verbal de la section Marat (Archives de la Préfecture de police).