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Jacques Roux contre la Montagne, comment Robespierre détruisit l’Ombre de Marat, que rédigeaient Roux et Leclerc. Ce dernier a disparu. Varlet, presque toujours en prison, y est sans doute encore. Pour Jacques Roux, on a vu sa mort tragique en janvier. Mais n’ont-ils laissé nul ami, nul disciple, nul vengeur ?

Rappelons-nous les sections où ces hommes eurent influence[1]. Nous verrons ensuite quel fut leur rôle dans la journée décisive.

Les Gravilliers (quartier de la haute rue Saint-Martin, la plus éloignée de la Seine) furent le théâtre de Jacques Roux. Ils furent aussi celui des prédications de Chaumette ; son acolyte zélé, Léonard Bourdon, avait dans cette section, à Saint-Martin (aujourd’hui Conservatoire des arts et métiers), son école des enfants de la Patrie.

Les Arcis (basse rue Saint-Martin, près de la Seine) paraissent avoir adopté une idée communiste de Roux, celle des greniers communs ; ils proposèrent à la Commune de mettre cette idée en pratique. Et c’est pour cela, sans nul doute, qu’on brisa arbitrairement et renouvela leur comité révolutionnaire.

La Cité, point central de Paris, d’où partit le 31 mai, section très nécessiteuse, était fortement

    porte des prisons, position lucrative, qui, par la connivence des geôliers, permettait de vendre à tout prix. Sans doute elle s’était amendée, soumise aux robespierristes.

  1. Ce qui suit ressort d’une étude sérieuse et complète des Procès-verbaux des sections conservés aux archives de la Préfecture de police.