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II DE L’ÉCHANGE DU- PREMIER REGARD ET DU COMMENCEMENT DE LA FOI


Le divin ravissement du premier regard maternel, l’extase de la jeune mère, son innocente surprise d’avoir enfanté un dieu, sa religieuse émotion devant ce merveilleux rêve, qui est si réel pourtant, c’est ce qu’on voit tous les jours, mais ce qui semblait impossible à peindre. Corrège a pu le saisir inspiré de la nature, libre de la tradition, dont jusqu’à lui l’air était contenu et refroidi.

Il y a des spectateurs autour du berceau, et cependant la scène est solitaire, toute entre elle et lui qui sont la même personne. Elle le regarde frémissante. D’elle à lui, de lui à elle, un rayonnement électrique se fait, un éblouissement, qui les confond l’un avec l’autre. Mère, enfant, c’est même chose dans cette vivante lumière qui rétablit leur primitive-, leur si naturelle unité !

Si elle n’a plus le bonheur de le contenir palpitant