Page:Michelet - OC, Mémoires de Luther.djvu/44

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fissent livrer à lui, et insistassent pour l’exécution de son décret.

« Cependant mes petits livres et mes Resolutiones allèrent, ou plutôt volèrent en peu de jours par toute l’Europe. Ainsi, l’Électeur de Saxe fut confirmé et fortifié il ne voulut point exécuter les ordres du pape et se soumit à la connaissance de l’Écriture.

« Si le cardinal eût agi à mon égard avec plus de raison et de discrétion, s’il m’eût reçu lorsque je tombai à ses pieds, les choses n’en seraient jamais venues où elles en sont. Car dans ce temps je ne voyais encore que bien peu les erreurs du pape ; s’il s’était tu, je me serais tu aisément. C’était alors le style et l’usage de la cour de Rome, que le pape dît dans les affaires obscures et embrouillées Nous rappelons la chose à nous, en vertu de notre puissance papale, annulons le tout et le mettons à néant. Alors il ne restait plus aux deux parties qu’à pleurer. Je tiens que le pape donnerait trois cardinaux pour que la chose fût encore dans le sac. »

Ajoutons quelques détails tirés d’une lettre qu’écrivit Luther à Spalatin (c’est-à-dire à l’Électeur), lorsqu’il était à Augsbourg, et pendant les conférences (14 octobre) : « Voilà quatre jours que le légat confère avec moi, disons mieux, contre moi... Il refuse de disputer en public ou même en particulier, répétant sans cesse : Rétracte-toi, reconnais ton erreur, que tu le croies ou non ; le pape le veut ainsi... Enfin on a obtenu de lui que je pourrais m’expliquer par