Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/176

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C’est Jacques Laynez, qui, plus tard, sera général de l’ordre ; Alphonse Salméron ; Rodriguez d’Azévedo, tous espagnols ou portugais.

Un jour ces jeunes gens se rassemblent sur les hauteurs de Montmartre ; sous l’œil du maître, en face de la grande ville, ils font vœu de s’unir pour aller en terre sainte, ou pour se mettre à la disposition du pape. Deux ans se passent ; ces mêmes hommes arrivent à Venise par des chemins différents, un bâton à la main, un sac sur le dos, le livre mystérieux dans leur besace. Où vont-ils ? Ils n’en savent rien ! Ils ont fait alliance avec un esprit qui les entraîne dans sa force logique. Loyola arrive au rendez-vous par un autre chemin. Ils pensaient s’embarquer pour les solitudes de la Judée ; Loyola, leur montre, au lieu de ces solitudes, l’endroit du combat, Luther, Calvin, l’Église anglicane, Henri VIII, qui assiégent la papauté. D’un mot il envoie François Xavier aux extrémités du monde oriental ; il garde les huit autres disciples pour faire face à l’Allemagne, à l’Angleterre, à la moitié de la France et de l’Europe ébranlée. A ce signe du maître, ces huit hommes marchent, les yeux fermés, sans compter ni mesurer les adversaires. La compagnie de Jésus est formée ; le Capitaine de la citadelle de Pampelune la conduit au