Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/284

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sous l’œil de Dieu, quand, éloignés des convoitises du monde, ignorés, pauvres peut-être, vous demeuriez seuls en présence du ciel et de la terre. Bâtissez d’avance autour de vous un mur que la corruption ne puisse surmonter ; car la corruption vous attend, au sortir de cette enceinte.

Surtout veillez ! Pour peu que les âmes s’endorment dans l’indifférence, il y a de tous côtés, vous l’avez vu, des messagers de morts qui arrivent et se glissent par des voies souterraines. Certes, pour se reposer, il ne suffit pas d’avoir travaillé trois jours, même sous un soleil de juillet ; il faut combattre encore, non pas sur la place publique, mais dans le fond de l’âme, partout où le sort vous placera ; il faut combattre par le cœur, par la pensée pour relever et développer la victoire.

Qu’ajouterai-je encore ! Une chose que je crois bien sérieuse : dans ces écoles si diverses, si multipliées, vous êtes les favorisés de la science comme ceux de la fortune. Tout vous est ouvert, tout vous sourit. Entre tant d’objets présentés à la curiosité humaine, vous pouvez choisir celui auquel vous pousse votre vocation intérieure. Vous avez, si vous le voulez, toutes les joies comme aussi tous les avantages de l’intelligence. Mais, pendant que vous jouissez ainsi de vous-