Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 1.djvu/213

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fondateur de la maison Nemania, qui brilla pendant quelque temps dans ces contrées. Étienne lui a succédé, nommé grand zupan par l’empereur d’Orient. Il a laissé trois fils, dont l’aîné, Sawa, s’est consacré à la vie monastique, et a été le premier archevêque des Serbiens : il est regardé comme l’apôtre de ce pays ; le second fils, nommé aussi Étienne, surnommé Perwowenczan (le premier couronné), a régné après son père ; le troisième fils, Wuk, eut en a partage des terres séparées. La race des Urosz ou des Nemanicz, se livra pendant longtemps à des guerres intestines. L’histoire de ces luttes intérieures ressemble beaucoup aux guerres civiles des Slaves du Nord.Les grands zupans, ou les princes, s’attachaient souvent à des religions contraires ; mais on ne rencontre nulle part de traces d’un élément païen, ce sont seulement les deux rites, c’est la guerre grecque et romaine. Mais le fond de la querelle est toujours le pouvoir ou la prépondérance. Les uns cherchent un appui à Constantinople, et les autres à Rome. Quelques uns de ces princes même tâchaient d’avoir leur onction du pape et du patriarche pour se fortifier des deux côtés ou pour réconcilier les deux partis. C’est une suite d’agressions, de trahisons et même de meurtres. C’est le fils qui précipite son père du trône ; le père qui fait crever, les yeux à son fils, ou l’enferme dans un couvent ; le frère qui tue son frère ou les neveux dont il à la tutelle. En un mot c’est l’histoire de Constantinople qui se répète, le reflet du Bas-Empire dans sa décadence. Enfin au XIVe siècle, un des descendants de Urosz, Étienne-Duszan, sur-