Page:Millevoye - Œuvres complètes de Millevoye, I, 1837, éd. Pongerville.djvu/114

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«^«ss^î5^S5SOû :^ :coùso>ôs^ :5C>o^^se»^^0S !^îi CHANTS ÉLÉGIAQUES. LA SULAMITE.

  « Ô vierges de Sion ! ô mes douces compagnes ! 

Ne l’avez-vous pas vu descendre des montagnes , Brillant comme un rayon de l’astre du matin ? Dites-moi sur quel bord , vers quel sommet lointain Ses chameaux vont paissant une herbe parfumée ? Sont-ils sous les palmiers de la verte Idumée , Ou sous le frais abri des rochers de Sanir ? Mais , hélas ! si long-temps qui peut le retenir ? Délices de mes jours ! loin de toi mon image A-t-elle fui , pareille au mobile nuage ! Ai-je cessé déjà d’être belle à tes yeux ? Oh ! reviens : j’ai cueilli des fruits délicieux ; Tout est pour toi. Reviens ; que ton bras me soutienne ; Que ma main tendrement frémisse dans la tienne. Versez des fleurs : je veux jusques à son retour Reposer sur des fleurs, car je languis d’amour. Non , non , n’espérez pas que long-temps je sommeille ; Pour moi plus de repos : je dors , et mon cœur veille. Mon œil appesanti , lentement soulevé , A cherché mon amant et ne l’a point trouvé. »

  Elle dit , et s’endort. Vers la plaine odorante , 

Non moins prompt que le daim cherchant la biche errante, Voilà que , l’œil ardent , accourt le bien-aimé ! Son sourire est céleste et son souffle embaumé.

                    LE BIEN-AIMÉ. 

« Jeunes vierges ! au nom de la biche légère ,