Un insidieux étranger.
Nous les emporterons dans la grande Patrie
Et plus tard, avec eux, noble terre meurtrie,
Nous reviendrons pour te venger ! »
Ils partaient. Traversant l’épaisseur du nuage,
Un rayon du soleil d’automne, pâle et clair,
Au-dessus même du village,
Comme un trait d’or, passa dans l’air.
On eût dit que l’Alsace, encore ensanglantée,
Violemment soumise à la loi détestée
Des envahisseurs triomphants,
Oubliait un moment son deuil et ses alarmes
Et cherchait, pauvre mère, au milieu de ses larmes
Un sourire pour ses enfants !
Venez, cœurs généreux, la France vous convie !
Et soyez de la nation,
Qui pleure votre terre injustement ravie,
Les fils de prédilection !
Français, — qui plus que vous le fut, dans les défaites
Aussi bien que dans les succès !
Vous l’étiez par naissance et librement vous l’êtes
Et vous voulez rester Français !
Vous le voulez, au prix de votre paix future
Avec l’élan vrai des vaillants,
De votre dévouement vous donnez la mesure
A nos courages défaillants.
Ah ! l’aveugle destin n’atteint pas à vos âmes ;
Mais un guide supérieur