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Clovis.


dont l’exemple est si contagieux pour le peuple.

Variété de lois et de coutumes.Le conquérant avoit laissé aux vaincus la liberté de suivre leurs lois. De-là vint cette diversité de coutumes, qui augmenta encore sous le gouvernement féodal. Les Francs avoient néanmoins des privilèges particuliers. L’amende pour le meurtre de quelqu’un d’eux étoit double de celle qu’on exigeoit pour le meurtre d’un Romain ou d’un Gaulois (car ses deux noms s’employoient indifféremment). Un franc ne pouvoit même être frappé ; et l’on assure que le roi Chilpéric s’attira la haine de la nation pour avoir violé cette loi.

Armées : Ducs et Comptes.Les Francs, si terribles dans les batailles, combattoient à pied avec l’arc et les flèches, l’épée, le javelot et la francisque, hache à deux tranchans. Le roi commandoit l’armée. Les ducs et les comtes avoient le commandement sous lui. C’étoient les gouverneurs des provinces et des villes, chargés de conduire à la guerre des hommes libres de leur département. Les comptes et leur vicaires rendoient la justice ; et tous les Francs étant soldats, le pouvoir civil, selon l’observation de M.. l’abbé Garnier, se trouva réuni partout au pouvoir militaire ; réunion qui dura pendant plusieurs siècles.

Juges parmi le peuple.Il faut néanmoins observer que les causes ordinaires se jugeoient par des centeniers,