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Henri III.


un de ses rivaux, le tuèrent à la S. Barthélemi. Les écoliers, animés de l’esprit des professeurs, signalèrent leur haine sur son cadavre. On doit à Ramus la fondation d’une chaire de mathématique au collège royal, qui suffiroit pour rendre sa mémoire précieuse.

Impertinence des fanatiques.Qui étoient donc ces grands zélateurs, qui se prétendoient les soutiens de la religion en persécutant le génie, en bouleversant l’état, et détrônant le souverain ? Quels étoient leurs talens et leurs lumières ? on peut en juger par un exemple rapporté dans les Mémoires de la ligue. En 1589 un prédicateur annonça qu’il prêcheroit non le saint du jour, mais les déportemens de Henri de Valois. Le sermon finit par cette tirade : Bref, c’est un Turc par la tête, un Allemand par le corps, une Harpie par les mains, un Anglois par la jarretière, un Polonois par les pieds, et un vrai diable en l’âme.


HENRI IV.

1589.
Caractère de Henri IV.

La France ne pouvoit désirer de maître plus digne que Henri IV de la gouverner, ni plus capable de réparer ses malheurs. C’étoit un prince né avec une grande âme, un beau génie, un jugement admirable ; formé par une éducation mâle et simple ; endurci aux fatigues de la guerre, éprouvé