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Henri IV.


appesanti par la masse de son corps, et qui perdoit beaucoup de temps au lit et à table. S’il n’y va pas d’une autre façon, dit Henri IV, je suis assuré de le battre toujours à la campagne. L’activité infatigable et l’extrême sobriété du roi lui donnoient tout l’avantage sur son ennemi. On a écrit qu’il usoit plus de bottes que l’autre n’usoit de souliers.

Paris presque forcé.Après sa victoire, ayant reçu un renfort de quatre mille Anglois, il va porter la terreur jusqu’à Paris, où l’on avoit répandu le bruit de sa défaite. Il s’empare de cinq faubourgs l’épée à la main. Si le canon étoit arrivé un peu plutôt, la ville pouvoit être forcée. Les ducs de Mayenne et de Nemours y rentrèrent à propos pour la défendre. Il s’en falloit bien que Henri fut au terme de ses épreuves.

Entreprise contre le roi.Tout le royaume étoit déchiré, et le parti de la ligue dominoit. Quelques parlemens autorisoient la rébellion. Celui de Toulouse rendit un arrêt fanatique, qui ordonnoit des processions en mémoire de l’assassinat de Henri III, et qui déclaroit Henri IV incapable de succéder à la couronne. Sixte-Quint avoit envoyé un légat avec commission de faire élire un roi tel que la cour de Rome pouvoit le souhaiter ; et ce légat, Gaétano, ne ménageoit rien, quoique les ordres du pontife l’obligeassent