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Hic et Hec

Atmosphère savoureuse de “libertinage,” au sens du dix-huitième siècle, à une époque où les esprits éclairés tenaient pour droit naturel et inaliénable la recherche du plaisir physique, au même titre que celle du bonheur et de la liberté, tel est le fond sur lequel se déroulent les aventures de Hic et Hec, héros libertin de ce roman anonyme.

Né “d’une blanchisseuse et d’un moment de distraction d’un jésuite,” abbé lui-même, le jeune homme y fait preuve d’une précocité peu commune et d’une imagination sans retenue dans la satisfaction de ses désirs. Initié aux plaisirs des sens au séminaire, introduit comme tuteur dans le milieu aristocratique du comte et de la comtesse de Valbouillant, notre héros explore avec eux les plaisirs du “double chemin au bonheur” ; ménage à trois qui devient bientôt un ménage à quatre, lorsque Babet, la femme de chambre de la comtesse, consent à participer à leurs jeux amoureux.

Le lecteur qui les suivra vers des délices toujours renouvelées ne manquera pas de s’émerveiller de l’enthousiasme insatiable apporté par tous aux “mille taquineries réciproques” dont parle le héros.

Point de sermons interminables, à la façon de bien des ouvrages érotiques du passé, dans ce roman au style mordant, plein de gaieté et d’entrain. L’auteur se contente de nous montrer jusqu’à quelles limites d’ingéniosité peut être menée la recherche consciente et joyeuse de la volupté sous toutes ses formes, justifiant ainsi son sous-titre : “L’art de varier les plaisirs de l’amour.”

Tous ceux qu’intéresse l’étude des mœurs françaises, étudiants ou historiens, se doivent de lire cette édition, présentée dans la version française originale.