Page:Mirabeau - Hic et Hec, 1968.djvu/37

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mains parcouraient les charmants contours de ce corps pétri par les Grâces.

— Qu’elle est jolie, quelle taille divine, quelle fraîcheur ! s’écria-t-elle en la serrant contre son sein ; je brûle… Ah ! ma mignonne, prête-moi ta main.

Et l’entraînant sur la duchesse, elle ranima en elle tous les désirs pendant que Babet, d’une main peu exercée, fourrageait le bosquet de Vénus.

— Suspendez ces transports, leur dis-je, vos vêtements sont un obstacle aux plaisirs que vous cherchez et à ceux de nos yeux ; dépouillez ces cruelles draperies qui contrarient vos attouchements et nos regards.

Elle y consentit, et, avec mon aide, elle parut en deux secondes comme Diane sortant du bain ; et, se précipitant de nouveau sur sa jeune proie, elle passa une jambe entre les siennes, de façon que les temples des deux athlètes frottaient voluptueusement sur la cuisse de leur adversaire, leurs bras étaient entrelacés, leurs seins se touchaient, leurs bouches collées l’une sur l’autre s’entr’ouvraient pour laisser passage à l’organe de la parole qui devenait celui de la volupté, leurs reins s’agitaient, leurs cheveux flottaient çà et là sur leurs corps dont le mouvement animait le coloris ; des soupirs enflammés se faisaient entendre ; on eût dit Vénus se consolant dans les bras d’Euphrosyne de l’absence de Mars. Tout à coup elles s’arrêtèrent, et cinq ou six mouvements convulsifs et précipités nous annoncèrent