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pour l’Agriculture.

Mais en supposant que des raisons contraires prévalussent, & que les Anglois & leur naturalisation leur fermassent leurs portes, je doute que le Roi de Prusse les laissât retourner en Afrique.

Quoi qu’il en soit, ces terribles landes, où l’on ne découvre trace d’hommes que par des sentiers pendant quarante lieues de pays, seroient aujourd’hui habitées autant qu’aucune autre contrée du Royaume ; & qu’on ne m’oppose pas que je mets ici en fait ce qui est en question. Ces landes portent des pignadas ou bois de pins très-beaux, mêlés de chênes blancs : elles sont prefque par-tout couvertes de brandes fort élevées. Toute terre qui porte, peut être fécondée par la culture & l’engrais, & fournir aux nécessités de l’homme. L’air, dit-on, y est fort mal sain, ainsi que les eaux : mais il y vit des habitans, quoiqu’en petit nombre : les bestiaux y sont petits ; mais ils peuplent considérablement : & d’ailleurs cette température vicieuse