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pour l’Agriculture.

consommation n’est pas pour lui. L’on entend donc qu’il fait vivre plus de monde ; & en effet, on entretiendra plus aisément à la campagne quinze domestiques grossiers, vêtus & payés à la façon du pays, avec dix mille livres de rente, qu’on n’en entretiendra dix à la Ville avec quarante mille livres. C’est donc soixante hommes, indépendamment de la famille, qui vivront sur les quarante mille liv. de rente, au-lieu de dix.

Il seroit inutile d’objecter ici que cet homme fait vivre à la Ville, outre ses domestiques, tous les ouvriers qui servent à sa dépense, les marchands, les fabriquans, les tailleurs, brodeurs, selliers, charrons & autres ouvriers nécessaires, & de plus, les traiteurs, parfumeurs, musiciens, gens de théâtre, filles &c. qui tous ne laissent pas d’être du peuple ; & que, puisque je ne regarde ici que la Population, il faut rendre toutes choses égales.

Je pourrois répondre à cette