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pour l’Agriculture.

lente sera assez pleine d’étrangers, de gens enrichis des gains de la finance ou du commerce, de jeunes gens & de dissipateurs de toute espece dont le reflux & les folles dépenses entretiennent toutes les mouches de l’Etat.

Revenons. Indépendamment de cette augmentation de consommation que procure la résidence du Seigneur dans ses terres, il est de l’homme de s’attacher à son séjour. Nécessairement les batimens habités sont mieux entretenus que ceux qui ne le sont pas : on aime à travailler, à embellir sa résidence, à améliorer les terres qu’on a sous ses yeux. Le premier ouvrage en ce genre est un encouragement pour le second. J’ai visité en ma vie peut-être mille Châteaux ou Gentilhommiéres, à peine en citerois-je trois, où le Maître ne m’ait fait remarquer quelqu’embellissement ou améliorissement de sa façon.

On dit assez communément que les campagnards sont yvrognes, brutaux & chasseurs, & ne sont