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pour l’Agriculture.

des Receveurs s’épuise en libéralités, & cette même Noblesse qui chez elle feroit l’avantage, la force & le lustre de l’État, en est, sans le sçavoir, la véritable sangsue.

Guichardin au sujet des deux Princes avares, Peuples heureux. Rois de son temps que l’Histoire note d’avarice (Louis XII. & Ferdinand le Catholique) observe que les sujets ne sont jamais si heureux que sous des Princes de ce caractère. Leur Cour est à la vérité fort déserte, comme l’étoit celle de Louis XII. mais elle coûte peu ; les excès cependant sont condamnables : ce n’est pas à moi à le dire, & moins encore à parler de la conduite des Souverains ; mais il est permis de dire que la Noblesse sert mieux l’État chez elle qu’à la Cour & à la ville, & qu’on doit, par tous moyens doux & agréables, faire refluer dans les campagnes les habitans de la Capitale & des Villes.

Rappellons-nous sans cesse le chemin que voudroit faire le peuple entier d’une nation que les appa-