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Suite des Mœurs & Usages.

sont les pauvres Gentilshommes qui peuvent donner cela à leurs cadets ? Il s’ensuit de cette énumération trop longue, mais que j’ai cru importante relativement à la prééminence naturelle à l’espece de gens dont je parle, que loin de tourner en ridicule les gens de qualité riches, qui par vanité voudroient consommer en ce genre de faste ce que les autres perdent en luxe inutile à l’État & ruineux pour eux, on devroit les y encourager.

Les gens dont vous parlez, me dira-t-on, nourrissoient plus de chevaux qu’on n’en éleve aujour-d’hui ; la Noblesse étoit toujours à cheval, les noms de Connétable, de Maréchaux, de Chevaliers, d’Ecuyers, l’habitude où l’on est encore de dire un beau Cavalier, un aimable Cavalier, aller bride en main dans les affaires, broncher à chaque pas,& mille autres locutions usitées, sont des restes de l’intime société de nos pères avec leurs chevaux. J’en conviens ; mais