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Premier des Arts.

qui rend le plus à l’industrie humaine avec usure ce qu’il en reçoit.

La mer attend tout de la terre & de celui qui la fait valoir ; il est inutile de le repérer ; mais je soutiens que les profits de l’Agriculture sont plus sûrs & plus considérables que le commerce maritime & même que la recherche de l’or.

Quant à ce dernier, la suite de cet Ouvrage démontrera que l’or n’est richesse, que de proportion ; que semblable au vif-argent il s’échappe des mains qui le possedent, & entraîne avec lui tout ce qui a pu l’arrêter au passage ; on ne peut le fixer qu’en l’ensevelissant, usage pour lequel ce n’étoit pas la peine de l’arracher des entrailles de la terre.

A l’égard du commerce maritime, je mets en fait qu’en supposant qu’un propriétaire de terres se donnât la même peine pour faire valoir ses fonds sur son propre sol ou sur celui d’autrui, par les soins de l’Agriculture, que s’en donne un négociant pour bien conduire