Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/166

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un voile importun, tout ſembloit m’enhardir… Hélas ! j’étois timide… Julie ! Julie ! ainſi jaillirent les premiers tranſports de nos feux… Je me jetai à ſes genoux ; mes levres brûlantes couvrirent cette main que je n’avois pas quittée, que l’on ne s’étoit pas efforcé de m’arracher… Dieu ! elle pâme. … Elle ſe meurt… Le premier mouvement m’emporte… Je m’écrie… Ses femmes arrivent… Des ſels, des eaux, des ſenteurs… Tout eſt ſous mes mains. — Ce ſont les vapeurs de madame, s’écrie une aſſiſtante. — Ah foutu bête, me dis-je à moi-même… Mais foutre, ce n’eſt pas ſon dernier accès. — Au bout d’un demi quart-d’heure elle revient à elle ; elle eſt pâle… mais c’eſt de la pâleur des amans ;