Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 179 )


les coleres froides, & vous allez voir que j’avois raiſon de craindre. Par-tout où monſieur rencontroit madame ſeule, les chaiſes, les fauteuils lui ſervoient d’armes pour l’aſſommer. Rentroit-on dans le ſallon ?… mon cœur, m’amour, mon ange… Comme ſa digne moitié ne s’accommodoit nullement de ce jeu-là, qu’elle n’étoit point bonne, & qu’elle ne manquoit pas d’eſprit, elle nous fit cacher un beau matin dans ſa chambre à coucher, trois femmes de ſes amis, & moi troiſieme d’hommes. Monſieur arriva, la battit comme plâtre… A ſes cris nous ſortîmes ; & comme les femmes ſe ſoutiennent, je vous laiſſe à penſer ſi la ſcene fût complete. — Sur-le-champ l’on monte en carroſſe, & l’on conduit ma-

M ij