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eſt animé, ſon ſpaſme même eſt animé. — Déjà ſes careſſes prennent plus d’énergie ; elle oſe appuyer ſur ma langue une langue plus agile… Tous les lieux ſont pour nous le ſanctuaire de l’amour ; la plaine au coucher du ſoleil, le bocage au midi, au matin la prairie. Sans ſe maſquer d’une feinte pudeur, elle laiſſe parler ſes deſirs ; elle ſait qu’ils ſont innocens, & que je partage ſon plaiſir à les ſatisfaire.

Ma Nanette, lui diſois-je un jour, l’ambition de la roſe étoit donc bien forte en toi, pour te faire craindre l’amour & ſes careſſes. — Bon, me répond-elle, ſi j’ai été ſage, c’eſt que je n’y penſois pas ; j’étois tranquille ; tous nos garçons ne me donnoient au-