Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 204 )


quand il nourrit ſon maître, & que de grands noms dans la France ne tirent leur illuſtration ou leur fortune que du cul d’une putain… Eh ! ces drôleſſes-là ne nous doivent-elles pas tout ? Qui les forme dans le grand art de la coquinerie, de la perfidie, des noirceurs, ſi ce n’eſt nous autres gens de cour ? — Nous débauchons une fille ; l’attrait du plaiſir, la coquetterie, la vanité, nous intéreſſons tout ; nous l’enlevons de chez ſes parens ; le pere veut le trouver mauvais ; c’eſt un coquin qu’il faudroit enfermer à Bicêtre : mais non, une ſage inſtitution ſait arracher ces tendres plantes à la tyrannie paternelle ; on la fait recevoir à l’académie de muſique, alors elle peut librement lever une tête effrontée,