Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/298

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Cette nouvelle jouiſſance me plaiſoit beaucoup ; tous les raffinemens de la volupté enivroient tour-à-tour. Je la trouve un matin dans ſon cabinet de bain ; elle en ſortoit comme Vénus adoniſée, parée de ſa ſeule beauté ; une jambe étoit encore dans la baignoire, elle appuyoit l’autre ſur un fauteuil ; ſes beaux cheveux flottoient ſur ſes épaules, ſa main careſſoit une gorge d’albâtre ; elle contemploit tous ſes charmes avec un doux ſourire. Placé dans l’embraſure de la porte que j’avois entr’ouverte, obſervateur bandant, je jouiſſois de ce ſpectacle délicieux, & le feu couloit dans mes veines. Un bruit léger que je fais m’offre un nouveau tableau. Elle ſe baiſſe toute honteuſe ; la rougeur la colore ;