Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/30

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mon cher ami, voyez-moi tremblant, interdit ; la pâleur couvre mon viſage… Je demande pardon… plus on me l’accorde, plus j’exagere ma faute ; afin de ne pas être coupable à demi…) Ma dévote ſe remet plus promptement ; cependant elle eſt encore émue ; elle me propoſe de lire, & c’eſt un traité de l’amour de Dieu. Comme ma voix eſt touchante ! placé vis-à-vis d’elle, mon œil de feu la parcourt & l’épie. Je paraphraſe, je compoſe, ce n’eſt plus un ſermon, c’eſt Rouſſeau que je lui débite… Je ſaiſis l’inſtant, un oratoire eſt mon boudoir, & je ſuis heureux.

Mais l’argent ! l’argent !… Foutre, un moment, laiſſez-nous décharger… Quelle jouiſſance qu’une dévote ! Que de charmans riens !