Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/305

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étoit au comble… Elle avoit mis mon bonheur à ce prix… Adieu, pardonne-moi… Je ſuis bien puni. … Que je meure du moins ton ami… — Il s’efforce de m’embraſſer, il expire… O terre, engloutis-moi !… Je m’arrache à ce lieu d’horreur. Déſeſpéré, furieux ; j’erre en proie aux furies qui me déchirent. Je ne ſais où je vais ; mes pas s’arrêtent machinalement devant la maiſon de l’infame ; j’y monte & je tiens encore le fer fumant du ſang de mon ami… C’eſt moi, c’eſt moi qui l’ai tué, m’écriai-je en hurlant de douleur ; tiens monſtre, aſſouvis ta rage, il n’eſt plus ; tu voulois qu’il verſât mon ſang ; tu m’as demandé ſa vie, tu lui demande la mienne ; viens, prends-là, raſſaſie-toi de carnage. — Le

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