Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/69

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Regarde, mon cher ami, C’eſt pour toi que je n’abaiſſe pas la toile.

Je parcours des mains & des pieds les vieux charmes de ma Dulcinée… De la gorge… je lui en prêterois au beſoin… Des bras longs & décharnés ; des cuiſſes grêles & deſſéchées ; une motte abattue ; un con flétri & dont l’ambre qui le parfume affoiblit à peine l’odeur naturelle… Enfin, n’importe : je bande ; je ferme les yeux ; j’arpente ma haridelle & j’enfourne. Ses deux jambes ſont paſſées par deſſus mes épaules ; d’un bras vigoureux, je la chauffe ſur mon vît ; une boſſe de grandeur honnête que je viens de découvrir me ſert de point d’appui pour l’autre main. Son cou tendu m’allonge un déplaiſant viſage, qui, gueule béante,