Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/82

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nous animent l’un l’autre ; un tact aſſuré, & qui ne me trompa jamais redouble ma hardieſſe ; déjà la bouche de Julie eſt en proie à ma bouche qui la preſſe ; ſon ſein trop ſoulevé s’irrite contre les rubans qui le retiennent… Nœuds odieux ! diſparoiſſez… Des larmes coulent de ſes yeux & je les ſeche par mes baiſers ; ſon haleine s’embraſe ; le feu de nos cœurs s’exhale & ſe répand dans nos poitrines brûlantes ; nos âmes ſe confondent… j’entreprends davantage ; les bras de Julie ne ſemblent me repouſſer que pour m’attirer mieux ; déjà elle ne ſe défend plus ; ſon œil ſe ferme à demi ; ſa paupiere vacillante ſe fixe à peine… Que de tréſors je découvre & parcours !… Arrête !… téméraire ! s’écrie la tendre Julie…

cher