Page:Mirabeau - Le Libertin de qualité, édition de 1784.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 79 )


raiſon : il n’y a pas ſi bonne compagnie qu’il ne faille quitter ; mon intrigue avec la Vit-au-Conas duroit depuis ſix mortelles ſemaines ; d’ailleurs j’avois profité de ſon goût hétéroclite ; je lui coutois des monceaux d’or. “ Mon cher, me dit-elle un jour ; je crois que nous ne nous aimons plus. Tu me parois toujours aimable ; je veux te conſerver comme connoiſſance intime ; mais prévenons le dégoût : tu ne ſaurois manquer de femmes ; tu es jeune, je ne veux pas te faire perdre un tems précieux, & je prétends te guider. Tiens, je te le dis avec franchiſe ; les femmes de cour, à commencer par moi, ſont dangereuſes au-delà de l’expreſſion, rien ne leur manque pour plaire ;