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NOTES



NOTES SUR L’ANAGOGIE[1]



Lorsque du Créateur la parole féconde
Dans une heure fatale eut enfanté le monde,
  Des germes du chaos,
De son œuvre imparfaite il détourna sa face,
Et d’un pied dédaigneux le lançant dans l’espace,
  Rentra dans son repos.

Le mal dès lors régna dans son immense empire,
Dès lors tout ce qui pense et tout ce qui respire
  Commença de souffrir ;
Et la terre, et le ciel, et l’âme et la matière,
Tout gémit ; et la voix de la nature entière
  Ne fut qu’un long soupir,

Alph. de Lamartine, Médit. 6.


« Le sens analogique, dit le révérend père Lamy[2], explique de la félicité éternelle ce qui est dans l’Écriture de la Terre promise ; c’est le ciel dans ce sens. La Jérusalem de la terre, c’est la Jérusalem céleste ; l’homme formé d’abord de la terre, animé ensuite du souffle de Dieu, est l’image de l’homme revêtu d’un corps corruptible, qui ressuscitera un jour immortel. Il faut remarquer

  1. Anagogie, recherche du sens mystique des Écritures, ravissement ou élévation de l’esprit vers les choses divines ; du grec Άναγωγἡ), formé de άνα, en haut, et de ἃγω, je conduis.
  2. Introduction à l’Écriture sainte, liv. II, chap. II.