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LA LINGUANMANIE

sence de Claude, qui se divertissait à Ostie[1], et donnant l’essor à toute la fougue effrénée de ses infâmes passions, elle se déguise en fille de joie pour aller, dans la loge de Lysisca, se prostituer aux vils embrassements de gladiateurs, d’esclaves et de soldats[2].

Digne fils de l’adultère et incestueux Domitius Ænobarbus[3] et d’une mère méchante et corrompue, qui datait son libertinage dès sa plus tendre enfance, Néron se livre à d’incestueuses privautés avec Agrippine, déjà souillée d’une familiarité criminelle avec son frère Caligula[4]. Il la fait ensuite massacrer, ainsi que son épouse Octavie, qu’il sacrifie à la jalousie de l’adultère Poppée, alors sa concubine, dont il se défait également par un coup de pied qu’il lui donne dans le ventre[5]. Méprisant toutes les lois de la décence et de la pudeur, il viole la vestale Rubria, et prend pour femme, sous le nom de Sabine, le jeune et beau Sporus, après lui avoir fait extirper les testicules[6] ; puis se fait épouser par Doryphore, son intendant, pour donner une nouvelle volupté à son infâme lubricité[7].

Vitellius, envoyé fort jeune à Caprée, où Tibère, dans les ombres de cette île infâme, cachait ses monstrueuses saletés et ses horribles débordements, débute dans la carrière de la vie par une abominable prostitution de son corps[8] ; puis devient l’assassin de sa mère Sextilia, qu’il fait mourir de faim.

  1. Ibid., in Claud., cap. XXVI. — Tacit., Ann. II. — Dio, lib. LX, pag. 686, B.
  2. Voyez Juvénal, liv. II, sat. 6. — Suet., in Claud., cap XXVI.
  3. Tacit., Ann. IV. — Suet., in Ner., cap. VII.
  4. Tacit., Ann. XIV. — Suet., in Calig., cap. XXIV.
  5. Tacit., Ann. XVI. — Suet., in Ner., cap. XXXV.
  6. Suet., in Ner., cap. XXVIII. — Aurel. Victor, Epitom.Xiphilin., in Ner.
  7. Ibid, cap. XXIX.
  8. Ibid., in Vitell. cap. II : Salivis melle commixtis, nec clàm aut raro, sed quotidie ac palàm arterias et fauces pro remedio fovebat. Voyez la Linguanmanie, pag. 129. — Tacit., Ann. XI.