Page:Mirbeau - Les Écrivains (deuxième série).djvu/206

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Et quelquefois Yeldis, au pied d’un hêtre, dit des paroles « belles à en mourir ». Mais M. Vielé-Griffin se garde de redire ces paroles… Enfin, Philarque et Luc, trop las, désertent :

Philarque et Luc quittèrent la route
Et s’en furent sans adieux
Vers le soleil occidental,
Comme en déroute…

Un soir qu’ils marchaient, Claude, Martial et M. Vielé-Griffin, « parlant des feuilles sans nombre » :

Yeldis nous parla :
Et, dans la nuit, sans souffle et sans étoiles,
Seule d’elle, sa voix vivait
— Ce nous sembla —
Et, malgré ses beaux yeux, sa chevelure,
Sa svelte grâce que le jour dévoile
Et tout le charme aimé de sa parure,
Voix en la nuit, ainsi elle semblait plus belle
(Ne ferme-t-on pas les yeux, oyant un air ?
Pensant, ne ferme-t-on les yeux pour y voir clair ?

M. Vielé-Griffin, encore cette fois, ne rapporte pas les paroles d’Yeldis. Il les résume ainsi :

Il pouvait croire rêver, qui l’oyait :
Elle nous dit de belles paroles, telles
Que chaque mot s’élargissait de songe et d’ailes
Et qu’on n’osait tout croire, et qu’on croyait…