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M. LÉON DAUDET


De tous les jeunes gens qui, en ces dernières années, se sont fait un nom dans les lettres, M. Léon Daudet est, avec M. Paul Claudel — ce dernier plus ignoré, mais non moins attachant — celui qui m’intéresse le plus, celui de qui il faut, en toute certitude, attendre les plus belles œuvres, l’œuvre définitive, peut-être. N’est-ce point trop ambitieux, pour lui, ce que j’affirme là ? Et ne dois-je pas craindre d’attirer la déception sur une œuvre que de la prédire telle ? Je ne crois pas. Edmond de Goncourt, dont l’amitié qu’il avait des gens n’influençait jamais le jugement critique qu’il avait des œuvres, et qui, souvent, fut d’une loyauté si dure envers ceux qu’il affectionnait le mieux, ne se trompait point quand il saluait, avec enthousiasme, les premiers livres de son jeune et filial