Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/125

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Mademoiselle Rambert

Eh là ! monsieur l’abbé… Demain ?… comme vous y allez !… Personne n’a dit demain… Je ne suis pas une criminelle… (Regardant Courtin avec insistance.) ni une voleuse.

Courtin, conciliant.

L’abbé entendait très prochainement…

Mademoiselle Rambert

Pas même, monsieur le baron… pas même !… Tout dépend.

Courtin, se levant, hautain.

Mais de quoi donc, mademoiselle ?

Mademoiselle Rambert, énergique.

Je ne veux pas… je ne supporterai pas… qu’on puisse dire que je ne m’en vais point du Foyer les mains nettes.

Courtin, aimable.

Nous différons d’avis sur l’application de certaines méthodes pédagogiques… Cela n’entache en rien votre probité, à laquelle je ne saurais trop rendre hommage.

Mademoiselle Rambert

Oh ! mais… pardon !… Ces sortes de certificats… ne me suffisent pas… Je veux bien m’en aller… je le désire même, mais le jour seulement où la comptabilité du Foyer… (S’arrêtant et regardant Courtin bien en face.) vous seul, monsieur le baron, savez combien elle est embrouillée… le jour seulement où cette comptabilité sera remise en ordre parfait… Si non, je ne m’en irai pas.

L’Abbé

Vous ne vous en irez pas ?

Il hausse les épaules.