Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/133

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Courtin

Oh !

Arnaud Tripier

Que voulez-vous ? Pas un homme d’esprit au gouvernement, pas un qui ait vraiment le pied parisien. Le président du Conseil peut-être ? et encore. Mais le reste ?… Des avocats de leur province, des médecins de leur canton… Ah ! (Un temps.) Attacher de l’importance à des histoires de petites filles fouettées…

Courtin

Ah ! ah !

Arnaud Tripier

À de prétendus scandales ? Bah !… Bah !… Ils feraient bien mieux de surveiller leurs instituteurs… Et parce qu’il y en a une de morte, ils poussent des cris ! Des provinciaux ! des sectaires ! Est-ce qu’on fait une omelette sans casser des œufs !

Courtin

Mais, monsieur.

Arnaud Tripier, avec lyrisme.

La Patrie a ses martyrs, la religion a ses martyrs… (Un sourire.) Pourquoi la charité n’aurait-elle pas ses martyrs ? Eh oui !

Courtin

Vous allez un peu loin. D’ailleurs, je ne comprends pas bien. Expliquez-moi quel rapport il peut y avoir entre des fautes, mettons des fautes qui auraient pu être commises, et la discussion de la loi sur l’enseignement.

Arnaud Tripier, bonhomme.

Aucun, évidemment. (Un temps.) Mais parce qu’il