Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/142

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Courtin

Il n’y a plus de Sénat… plus d’Académie… il y a des comptes à rendre… (Changeant de ton.) C’est difficile à vous expliquer… vous ne comprenez rien aux affaires… Il s’agit d’affaires… de comptes… Enfin… mettez que l’argent qui manque au Foyer… existe… qu’il y en ait… qu’il y en ait même beaucoup…

Thérèse

Et ?

Courtin, embarrassé.

Et que ce soit moi qui le doive… que j’en sois responsable… mais que je ne l’aie plus à ma disposition… que je ne puisse pas le réaliser… comprenez-vous ?

Thérèse, détournant les yeux et lentement.

Oui… oui… je comprends… J’y suis.

Courtin

C’est heureux ! (Il soupire.) Que voulez-vous ?… J’ai eu deux années très dures… de grosses pertes à la Bourse… j’ai cru à la chance… j’ai…

Thérèse, doucement.

Mon ami… ce n’est pas moi qui vous demande des explications. Ce ne serait pas à moi… vous n’êtes pas le seul coupable… Et vous ne me faites pas de reproches !… Gabriel, c’est très généreux… très généreux. Mais, pourquoi ne m’avoir pas avertie… prévenue ? (Se dégageant, résolue.) Maintenant, il ne s’agit plus de tout ça ! Il faut trouver la somme ! Voyons.

Courtin

Elle est énorme.