Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/172

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Biron, qui a regardé Jean et haussé les épaules, à Frédéric qui entre.

Ma redingote ! la dernière… le pantalon…

Jean, scandalisé.

Une redingote… à onze heures… à la maison…

Biron, regardant Jean.

Samedi… j’ai trouvé Courtin en redingote, chez lui, à dix heures…

Jean

M. le baron Courtin !… (Il hoche la tête.) C’est que M. le baron allait à un mariage… (À Frédéric.) Donnez à monsieur le veston d’appartement habillé…

Biron, à Frédéric qui sort.

Et mes pantoufles vernies… les neuves…

Jean

Monsieur sait bien qu’elles font mal à monsieur…

Biron

Je ne vous demande pas votre avis… (Sur la porte du cabinet de toilette.) Dépêchez-vous d’aller chercher Lerible.

Il passe en chantonnant : « C’est Lerible, Lerible, Lerible… » dans le cabinet de toilette.

Jean, resté seul, va jusqu’au téléphone et, bourru.

Et ce cab ?… Il est prêt ?… Mais non, je sais ce que j’ai dit. J’ai dit le cab… Hein ?… Je ne vous demande pas votre avis. (Après avoir accroché l’appareil, il remet en place quelques meubles. On entend sonner le timbre de la porte d’entrée. Jean dresse l’oreille. Au second coup, il se dirige vers la porte de droite.) Ah ! Ah ! voyons…

La porte ouverte, il s’incline très bas, puis s’efface pour laisser passer Thérèse.