Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ma situation… je ne sais quel commerce ?… Merci !… Pour que vous puissiez mettre sur vos prospectus (Enflant la voix.) Président : M. le baron Courtin, de l’Académie française… sénateur…

Lerible

Commandeur de la Légion d’honneur… tiens !…

Courtin

C’est une plaisanterie, n’est-ce pas ?

Biron

Courtin, vous êtes épatant !… Je vous admire !

Courtin

Je refuse…

Biron

Non… ma parole d’honneur… Je n’ai jamais vu…

Courtin

Quoi ? Enfin, si je refuse ?…

Biron, calme.

Eh bien, mon petit Courtin, c’est très simple… Vous vous débrouillerez tout seul… (Courtin reprend sa marche saccadée.) Comment ? Je me mets en quatre pour vous obliger… (Il le suit.) Je vous tire d’une affaire… (Un temps.) embêtante ! Vous ne voulez pas ?… Arrangez-vous !… Arrangez-vous !… (Un silence. Courtin s’arrête.) Voyons, Courtin… mon bon Courtin… Réfléchissez !…

Courtin, amer.

Vous savez bien que je n’en fais pas une question personnelle… Je m’efface… Un sacrifice de plus ou de moins, mon Dieu !… Mais, sans parler de moi… où allons-nous ?… Je vous le demande, où allons-nous ?… (À Lerible.) Et si, pour augmenter inconsidérément les