Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/230

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interdite, les yeux baissés. Mlle Rambert, interloquée, esquisse un salut.) Qu’est-ce qu’il y a donc, madame la directrice ?

Mademoiselle Rambert

Une mauvaise tête, monsieur le président… (Louisette secoue la tête en signe de dénégation.) Une de nos plus mauvaises têtes… Mais je ne veux pas vous importuner, monsieur le baron… Je referai, à un autre moment, mes observations à cette petite révoltée…

Courtin, glacial.

Je vous en sais gré… (À Louisette.) Vous pouvez rejoindre vos compagnes, mon enfant.

Louisette ne bouge pas.
Mademoiselle Rambert

Eh bien ?… Qu’est-ce que vous attendez ?

Louisette, s’empêchant de rire.

Mon tablier…

Le baron considère Mlle Rambert qui tend le tablier avec embarras. Louisette, penchée, ne l’atteignant pas, le baron se décide à le prendre et à le transmettre, en souriant un peu, à la petite qui remercie, hésite, fait une révérence et sort. Le baron, que Mlle Rambert observe, suit des yeux Louisette, jusqu’à ce qu’elle soit sortie.



Scène IX

COURTIN, MADEMOISELLE RAMBERT
Courtin

Je ne pense pas qu’il soit besoin de vous faire remarquer combien de scènes du genre de celle-ci sont regrettables, pénibles…